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 « Nos clients pourront désormais systématiquement diffuser leurs études en format podcast, sans budget additionnel » – Interview de Jérôme Labbé (Discurv)

14 Mar. 2025

Interview de Jérôme Labbé, Directeur Général de Discurv

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Les responsables des insights marketing et de la connaissance client dans les entreprises sont confrontés à de nombreux challenges, dont celui de mieux valoriser leur rôle et leurs inputs au sein de leur organisation. Et moderniser les modes de diffusion des résultats d’études fait certainement partie des priorités pour y parvenir. C’est une des convictions qui a amené l’équipe de Discurv à travailler en ce sens, en s’appuyant sur les ressources de l’Intelligence Artificielle, et qui propose désormais à ses clients une restitution en format Podcast de chaque étude réalisée pour leur compte. Le Directeur Général de Discurv, Jérôme Labbé, répond aux questions de Market Research News.

MRNews : Vous lancez un nouveau service, avec une restitution en format podcast des études que vous menez pour vos clients. Comment est née cette initiative ?

Jérôme Labbé (Discurv) : Le déclencheur a sans doute été un échange avec le CMI d’un de nos clients, à l’occasion d’un Printemps des Études où l’Intelligence Artificielle était LE grand sujet. Notre interlocuteur nous disait en substance qu’il entrevoyait bien les avantages que l’IA pouvait apporter aux instituts. Mais qu’il était bien plus perplexe sur les bénéfices immédiats qu’il pouvait en tirer, lui et son entreprise. Par ailleurs, depuis longtemps déjà, nos interlocuteurs nous faisaient souvent part de la difficulté qu’ils avaient à intéresser et mobiliser leur public interne au moment de la présentation des résultats des études. Et à faire face notamment à de nouvelles concurrences internes comme les équipes en charge de la data par exemple. Chez Discurv, nous avons considéré que nous devions travailler sur cet enjeu, pour contribuer activement à l’élaboration de solutions. Et c’est ainsi qu’est née l’idée d’élaborer un mode de restitution des études en format Podcast.

Nos interlocuteurs – côté annonceurs – nous faisaient souvent part de la difficulté qu’ils avaient à intéresser et mobiliser leur public interne au moment de la présentation des résultats des études. Et à faire face notamment à de nouvelles concurrences internes comme les équipes en charge de la data par exemple.

Le principe, on en voit une illustration avec cet exemple ci-dessous, est donc de proposer à vos clients, via un podcast, un résumé des études que vous menez pour eux…

Exactement ! L’idée est bien de dégager les enseignements saillants, dans un format qui soit agréable, concis, qui facilite l’appropriation de l’information par les équipes dans l’entreprise. Et ce, point important, avec des automatismes permettant de concilier la qualité de la restitution, la rapidité, mais aussi le coût de production. Notre objectif était que nos clients puissent désormais systématiquement diffuser les résultats de leurs études en format podcast, sans budget additionnel. C’est un service, un bonus que nous leur offrons. 

Notre objectif était que nos clients puissent désormais systématiquement diffuser les résultats de leurs études en format podcast, sans budget additionnel. C’est un service, un bonus que nous leur offrons. 

C’était les composants clés du cahier des charges que nous nous étions fixé. Il n’était pas question pour nous de lancer le service si ces conditions n’étaient pas réunies, notamment avec une qualité irréprochable des voix. La finalité, derrière cela, étant de contribuer à valoriser le travail et le rôle de nos interlocuteurs dans leur entreprise.

Quels ont été les partis-pris les plus importants, les choix les plus difficiles à faire ? Et qu’est-ce qui différencie votre podcast de ce que proposent les autres acteurs du marché ?

Nous avons retenu l’option d’une restitution sous forme d’un dialogue, à deux voix donc, d’une durée nominale de 2 à 5 minutes. Il est bien sûr possible d’aller au-delà, pourquoi pas jusqu’à 15 minutes dans certains cas. Mais nous recommandons plutôt de privilégier les formats courts, autour de 3 minutes.

Nous avons dû tester beaucoup d’outils et réaliser de nombreux essais pour parvenir à une solution qui nous paraisse satisfaisante, en particulier pour les voix françaises. Et penser le processus, notamment la structure de nos rapports, de sorte que l’IA puisse bien élaborer le type de restitution que nous voulions obtenir. Je précise qu’une des étapes est la création d’un script par l’outil d’intelligence artificielle que nous avons retenu. Ce script étant validé par un chargé d’études, qui peut apporter des corrections et des améliorations, en particulier sur le wording ou les liaisons orales entre certaines phrases.

À ma connaissance, ce qui existe par ailleurs sur le marché des études s’inscrit dans un autre registre. Il s’agit plutôt de productions en mode ad hoc, avec une importante intervention humaine et peu ou pas d’automatismes. Nous sommes donc, je pense, les premiers sur le marché à proposer un service de ce type, avec une production aussi qualitative et ainsi automatisée grâce à l’IA, ce qui nous permet de l’offrir à nos clients comme un bonus. 

Imaginons que je travaille côté annonceur… Que dois-je faire ?

Assez peu de choses en tout cas ! L’idée est vraiment de s’appuyer sur l’IA pour automatiser et fluidifier la réalisation du podcast. Bien sûr, nous prévoyons toujours une étape d’échange avec nos interlocuteurs, pour intégrer les points de contexte spécifiques à prendre en compte. Et notamment pour définir les langues qui seront utilisées, l’outil pouvant se prêter à l’usage de toutes les langues importantes, avec un rendu particulièrement performant pour ce qui est de l’anglais.

Nos interlocuteurs récupèrent ainsi un fichier MP3, qu’ils peuvent faire circuler dans l’entreprise, par mails ou pourquoi pas en l’hébergeant sur une plateforme comme YouTube avec un mot de passe pour en maitriser l’accès.

Quelles sont vos pistes de réflexion pour la suite ?

S’agissant du podcast, nous avons franchi un cap important lorsque nous sommes enfin parvenus à trouver la voix que l’on peut entendre dans l’exemple que nous vous avons donné. Il a fallu faire beaucoup d’essais ! Mais nous y travaillons encore, l’idéal pour nous serait qu’elle soit issue d’une voix interne, et qu’elle soit propriétaire, un peu comme SNCF l’avait fait avec Simone Hérault.

Nous réfléchissons néanmoins à la possibilité d’aller plus loin, toujours avec la finalité de contribuer à valoriser la fonction Études dans les entreprises. Pourquoi pas avec une restitution vidéo, une sorte de clone numérique des Insights Managers de notre équipe, et qui serait à même de répondre aux questions qui lui seraient posées en interne. Et qui serait donc disponible à tout moment, et capable de s’exprimer dans toutes les langues. C’est un gros challenge technique, mais un projet de ce type est vraiment enthousiasmant pour nous.

Nous réfléchissons à la possibilité d’aller plus loin, toujours avec la finalité de contribuer à valoriser la fonction Études dans les entreprises. Pourquoi pas avec une restitution vidéo, une sorte de clone numérique des Insights Managers de notre équipe, et qui serait à même de répondre aux questions qui lui seraient posées en interne.

Derrière ces projets, vous l’avez évoqué, il y a de votre part une forte conviction sur l’enjeu des études à mieux se valoriser. Mais est-ce qu’il n’y a pas l’ambition d’un métier additionnel pour Discurv ?

Le parallèle avec l’univers de la TV me semble faire sens. Il s’est vraiment produit une révolution avec la déferlante du ‘On demand’, les succès des Netflix et autres services de ce type en attestent. Je suis persuadé que ce virage doit être intégré par le domaine des études, les équipes dans les entreprises doivent pouvoir les consulter au moment qui est le bon pour elles, idéalement en ayant la latitude de poser leurs propres questions, mais toujours avec le même impératif de fiabilité. Cette interaction soulève bien sûr un challenge, il faut contrôler que l’IA ne raconte pas n’importe quoi. Mais nous croyons possible de le « craquer ».

Le parallèle avec l’univers de la TV me semble faire sens. Il s’est vraiment produit une révolution avec la déferlante du ‘On demand’, les succès des Netflix et autres services de ce type en attestent. Je suis persuadé que ce virage doit être intégré par le domaine des études (…)

Lire aussi > L’interview de Guillaume David et Thomas Naude-Filonnière : « La fusion de Madeinvote et poll&roll ouvre grand le champ des possibles pour les études agiles »

Discurv, comme vous le savez, est né de la fusion entre Madeinvote et Poll & Roll. Nous avons donc aujourd’hui 3 métiers. Nous sommes un vrai institut d’études avec une équipe d’insights managers couvrant toutes les problématiques clés du marketing. Mais nous sommes en outre un éditeur de logiciel, avec une plateforme extrêmement qualitative, pollnroll. Et également un partenaire terrain, beaucoup de clients nous sollicitant pour interroger leurs cibles sur les réseaux sociaux, sur des bases propriétaires ou des panels. Nous n’avons pas l’ambition d’en ajouter encore un autre. Mais derrière ces métiers, il y a une vraie passion qui nous anime, qui consiste à créer des solutions innovantes pour repenser les études. C’est tellement évident pour nous que nous en avons fait notre ‘base line’. Notre organisation et nos modes de fonctionnement sont calés ainsi, nos équipes travaillant désormais ensemble pour générer une innovation par trimestre. Ce format de podcast en fait bien sûr partie.


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